Premier séjour en Corée

En octobre dernier je me suis rendue en Corée avec Élodie Mollet SBN à l’occasion du Ko Dan Ja Shim Sa, ainsi que du symposium des Youth Leaders auquel je participais pour représenter la France. J’y ai fait beaucoup de nouvelles rencontres, ainsi que des retrouvailles avec des participants que je n’avais pas vus depuis plusieurs années. Je dirais que mon séjour s’est divisé en deux parties, le Ko Dan Ja et le symposium d’abord, puis la découverte de Séoul par la suite.

En octobre dernier je me suis rendue en Corée avec Élodie Mollet SBN à l’occasion du Ko Dan Ja Shim Sa, ainsi que du symposium des Youth Leaders auquel je participais pour représenter la France. J’y ai fait beaucoup de nouvelles rencontres, ainsi que des retrouvailles avec des participants que je n’avais pas vus depuis plusieurs années. Je dirais que mon séjour s’est divisé en deux parties, le Ko Dan Ja et le symposium d’abord, puis la découverte de Séoul par la suite.

La partie entraînement de Soo Bahk Do s’est déroulée à l’île de Ganghwa, à environ 1h30 de bus de Séoul, au milieu de la campagne. Dès le début du trajet en bus, je me retrouvai à côté d’Anneliese Yee JKN, qui devait devenir par la suite ma fidèle partenaire tout au long du séjour. En effet, étant toutes les deux Ee Dan et n’ayant qu’un an de différence d’âge, nous nous sommes immédiatement rapprochées et nous avons passé le plus clair du séjour ensemble. Nous partagions la même chambre, où nous n’étions que deux (c’est là un des rares avantages à être une femme dans ce milieu à dominante masculine, comparé aux hommes qui étaient facilement cinq, six, voire sept par chambre).

Vue de la campagne de Ganghwa depuis le dojang

Il me semble que ma rencontre avec Anneliese a été de loin la meilleure du séjour, et celle qui m’a fait tenir tout au long de cette épreuve mentale et physique qu’est le Ko Dan Ja (même si aucune de nous deux n’était candidate). Dès le premier soir, la promiscuité forcée que crée le fait de partager une chambre nous a conduites à beaucoup échanger sur nos vies et nos expériences respectives du Soo Bahk Do, et une amitié a commencé à se développer.

Nous étions toutes les deux présentes en tant que Youth Leaders pour le symposium, nous avons donc vécu ensemble les nombreux (probablement trop nombreux) meetings de Youth Leaders, en compagnie également de Tanner Armstrong BSBN, Anthony Guzman SBN, Jim Class SBN, et Antonio Lopez KSN. Le but de ce symposium était de réfléchir à un projet qui permettrait de développer l’action des Youth Leaders, et de mettre en relation les cinq valeurs Moo Do du Soo Bahk Do avec les mission statements, c’est-à-dire les grandes lignes directrices des Youth Leaders. La réflexion autour de ce sujet et la rédaction du document final ont occupé une bonne partie de notre temps durant ce séjour.

Anneliese Yee JKN, Elodie Mollet SBN, et moi-même

De manière générale, j’ai largement préféré les moments d’entraînement, qui étaient nombreux mais pas trop intensifs, ce qui les rendaient supportables malgré le manque de sommeil. En effet, le réveil à 6h tous les matins aurait pu signifier que la journée finissait également tôt, mais non, on terminait généralement notre dernier meeting ou dernier entraînement à 21h ou 22h (ce qui était par ailleurs très tôt comparé aux candidats qui s’entraînaient jusque tard dans la nuit). L’accumulation de fatigue s’est vite fait ressentir (ainsi que les ecchymoses dues au fait de dormir par terre), mais je pense tout de même que les trois premiers jours étaient les plus durs, et les trois derniers étaient plus relâchés.

La majeure partie des entraînements était assurée par Kim Wyles SBN ou bien Diego Salinas SBN, et occasionnellement Tsai SBN, Park SBN, ou encore Mollet SBN et Dufour SBN. Leur enseignement était très bien fait, et on a pu avoir des échantillons de styles d’enseignement différents ; toutefois, je pense que beaucoup d’entre nous auraient aimé faire certains entraînements sous la direction des maîtres coréens, comme Choi SBN, Lee SBN, Chang SBN, ou même le Kwan Jang Nim. En ce qui me concerne, j’ai déjà souvent eu l’occasion de suivre des cours de Choi SBN, du fait de sa venue fréquente en France, et j’ai été un tantinet déçue de ne pas le voir enseigner au cours de cette semaine. Il en va de même pour les autres maîtres : j’ai eu une brève occasion de suivre l’enseignement de Chang SBN lorsqu’il a pris quelques pratiquants à part lors de la session sur Sip Dan Gum Ilro Hyung. Je ne connaissais pas cette forme, de même qu’Anneliese et quelques autres, donc Chang SBN nous a pris à part pour nous l’enseigner plus lentement. Or, ce bref interlude avec Chang SBN au milieu des cours de Wyles et Salinas SBNs m’a réellement donné envie de plus varier les intervenants, et de suivre les cours de maîtres que je connaissais moins et auxquels j’étais moins habituée.

Tout se passait plutôt bien jusqu’à ce qu’on découvre nos deux premiers cas de covid au milieu de la semaine d’entraînement. À partir de ce moment-là, nous avons dû porter des masques, et nous avons fait les mouvements respiratoires du matin (Moo Pal Dan Gum) dehors, devant le bâtiment. J’étais absolument frigorifiée, et je ne comprenais pas pourquoi je ne voyais pas plus de gens trembler de froid. Mais le vrai drame arriva le lendemain soir (soir du banquet), lorsqu’Anneliese découvrit qu’elle avait également le covid, et qu’elle dut changer de chambre. Je me testai aussitôt après elle, certaine d’être positive étant donné que nous avions passé l’intégralité de notre temps collées ensemble ; mais j’étais négative. Nous avons donc été séparées, Anneliese a été transférée dans la chambre des covidées, et je suis restée seule. Dès lors, il a été bien plus dur de se lever le matin, sans ma coéquipière pour me pousser.

De plus, au-delà de la séparation, c’était la première fois qu’Anneliese avait le covid, et elle a eu une réaction assez forte. Le lendemain de son test était censé être une journée entièrement dédiée à la préparation de la démo des Youth Leaders. Or, Anneliese et moi-même étions censées faire notre partie de la démonstration en binôme ; mais Anneliese ne pouvant pas participer aux répétitions à cause de la maladie, elle ne participa pas à la démonstration finale, et je dus faire ma partie en binôme avec Anthony SBN. Nous étions toutes deux très déçues, mais sa santé primait sur la démo, il était donc logique qu’elle privilégie son repos.

Ainsi, cette semaine et Ko Dan Ja et de symposium pris fin, et nous retournâmes à Séoul. C’est ici que commencent les péripéties d’Élodie et moi-même à la recherche d’un logement. En effet, après le Ko Dan Ja, je restai trois jours et quatre nuits à Séoul, et Élodie un peu plus longtemps. Or, quasiment arrivées à la fin du Ko Dan Ja, nous n’avions toujours pas de logement pour ces quatre nuits. Après avoir épluché Booking.com de long en large, nous avons réussi à trouver deux hôtels différents pour nos deux premières nuits, le premier dans le quartier de Anguk, et le second à Itaewon (qui était plutôt une chambre de six lits dans une auberge de jeunesse).

Le premier toutefois était très bien placé, pile entre Gyeongbokgung et Changdeokgung. Nous avons donc commencé notre visite de Séoul par le palais de Gyeongbok. Malgré l’immensité du site, la masse de touristes réussissait à remplir le lieu entier. Et c’est en voyant la quantité de personnes habillées en hanbok que j’ai compris que j’aurais dû, moi aussi, vivre l’expérience à 100% en louant un hanbok pour la visite du palais. Léger regret en pensant aux potentielles photos qui n’ont pas pu exister, mais ça me donne une bonne raison de revenir en Corée un jour.

La foule de Gyeongbokgung
Gyeongbokgung et quelques hanboks

Le fait de changer d’hôtel régulièrement nous a conduites à devoir trouver quoi faire de nos valises pendant nos journées de visite. Or, en finissant notre visite du palais, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait juste à côté un petit musée contenant des objets historiques de la Corée – mais aussi et surtout des casiers assez grands pour y faire rentrer une valise. C’est là qu’émergea une semi-bonne idée : laisser nos valises dans les casiers du musée, puis revenir les chercher en fin de journée pour aller au nouvel hôtel. Nous avions bien vérifié que nous pouvions venir les chercher jusqu’à 17h40 (heure affichée sur les casiers du musée), nous sommes donc parties sereinement en visite à Insadong, et au temple Jogyesa. Sauf qu’en revenant aux alentours de 17h30, nous nous retrouvâmes face à une grille fermée (en effet, l’entrée du musée fermait à 17h, mais les visiteurs à l’intérieur pouvaient y rester jusqu’à 18h). Après un court instant de panique, nous sommes allées faire de grands gestes au gardien à l’intérieur pour attirer son attention et lui expliquer la situation. Après nous avoir légèrement réprimandées, nous expliquant qu’on n’était pas censées sortir du musée en laissant des choses dedans, il nous laissa rentrer pour prendre nos bagages. Ainsi se conclut avec soulagement notre première journée d’aventures dans Séoul.

Le lendemain, nous retrouvâmes Anneliese pour aller visiter le palais de Changdeok. Celui-ci était beaucoup moins peuplé par les touristes, beaucoup plus intimiste, mais tout aussi majestueux que Gyeongbokgung. Après avoir déjeuné avec Anneliese, elle partit retrouver des amis à elle, et nous passâmes l’après-midi dans le quartier de Myeongdong. Ces rues étaient remplies d’étals de street-food, et de la K-POP s’échappait de pratiquement toutes les boutiques, lesquelles arboraient aussi généralement des images de divers idols de K-POP en vitrine. Je sentais qu’Élodie n’appréciait pas autant que moi ce brouhaha de dizaines de chansons de K-POP mélangées, mais en ce qui me concerne je reconnaissais toutes les musiques et tous les groupes en vitrine, je passais un très bon moment.

Anneliese à Changdeokgung
Une rue de Myeongdong

Il fut ensuite temps de chercher un hôtel pour le soir-même, car nous n’avions toujours rien. On se lança donc dans du porte à porte d’hôtels, on alla demander à chaque hôtel qu’on croisait s’ils avaient une chambre disponible pour ce soir. Et la réponse systématique était non. Après plusieurs tentatives infructueuses, on finit par en trouver un dans le quartier de Hoehyeon. L’un des avantages à devoir changer d’hôtel régulièrement (si tant est qu’il y en ait) est le fait que cela nous oblige à aller dans de nouveaux quartiers, où l’on ne serait pas forcément allées autrement. On perd sans aucun doute beaucoup de temps à faire des aller-retours en métro, mais on peut au moins découvrir des lieux, des quartiers, des rues qu’on n’aurait pas eu l’idée d’aller découvrir sinon.

Le lendemain (dernier jour complet pour moi), je passai la majeure partie de la journée avec Anneliese et deux amies à elle. Je les ai suivies jusqu’à Gangnam où elles voulaient voir le centre commercial Co Ex, et notamment l’aquarium présent à l’intérieur, ainsi que la célèbre Starfield Library, bien connue des influenceurs Instagram. En fin de journée, après un diner au restaurant avec le Kwan Jang Nim et quelques autres pratiquants, Kim Ji-Seon (candidate Sa Dan au Ko Dan Ja) suggéra que l’on monte à Namsan, pour une petite marche digestive. Ce fut plutôt une longue et laborieuse ascension, mais le panorama au sommet valait le coup de transpirer.

La Starfield Library au Co Ex Center
Panorama de Séoul depuis Namsan

Le dernier jour, avant de partir pour l’aéroport, je réussis à emmener Élodie à Itaewon, quartier que je voulais absolument visiter pour une raison principale : le K-drama Itaewon Class, dont l’histoire se passe autour d’un restaurant à Itaewon, le Dan Bam. Ainsi, je réussis à retrouver le lieu du tournage et à aller prendre quelques photos du fameux restaurant (fermé malheureusement).

Restaurant Dan Bam, lieu iconique du K-drama Itaewon Class

Ainsi se conclut mon voyage en Corée, rythmé par l’entrainement, le covid, la nourriture épicée, les hôtels, les palais, et la culture pop coréenne. La prochaine étape sera tout simplement d’y retourner, en espérant avoir plus de trois jours pour visiter cette fois-ci !

Chloé MELLET / Paris, 24 novembre 2023

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